Nouveau défi pour les aéroports : maîtriser la sûreté des halls

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Si « le côté piste » des aéroports bénéficie aujourd’hui d’une sécurité, la sûreté « côté ville »* reste un nouveau challenge sécuritaire à relever. Anticiper ces nouveaux risques n’est pas chose aisée, les comportements humains restant imprévisibles.

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Aéroport Marseille Provence

Il est donc nécessaire de s’appuyer sur des méthodes performantes d’anticipation et sur des technologies innovantes, tout en s’adaptant aux nouvelles situations. 

Repérer des comportements singuliers et les analyser

S’il y a encore quelques années, les personnes susceptibles de commettre un attentat étaient généralement identifiées en amont. Ce n’est plus systématiquement le cas aujourd’hui.

Désormais, à l’issue d’un achat de matériel explosif et d’un peu d’entraînement, un acte terroriste peut être perpétré. La difficulté pour le personnel chargé de la sûreté aéroportuaire est donc d’arriver à déceler des comportements suspects, des attitudes inadaptées et des gestes troublants.

Une transpiration excessive, des gestes nerveux, toutes ces attitudes qui laissent planer un doute nécessitent une détection immédiate. Pour Xavier Gondaud, président‑directeur général de Securitas Aviation, le profilage est une méthode imparable pour déceler ces attitudes particulières. Cette technique d’analyse comportementale issue de l’aviation civile est éprouvée depuis longtemps en Israël.

Les nouvelles caméras dites « intelligentes », composées de logiciels spécifiques, peuvent également repérer des mouvements suspects, un changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé des gestes.

Détecter des armes à feu ou des engins explosifs

Si jusqu’à présent, les vols, les passagers et leurs bagages suscitaient une vigilance extrême, il n’en était pas de même pour les accompagnants ou toute autre personne circulant dans les halls d’aéroport en libre-accès.

Aujourd’hui, les attentats commis avant la zone de contrôle des aéroports montre qu’il est nécessaire de renforcer les mesures de détection avant l’embarquement. La fouille aléatoire ou systématique est donc nécessaire, tout comme la présence d’équipes de sûreté spécialisées dans la détection d’explosifs. L’enjeu pour les aéroports est donc de posséder des moyens aussi pointus que ceux utilisés par certains pays en guerre : des équipes de sûreté cynophile ultra-entraînées, des body scan, ou autres.

Aujourd’hui, face à ces nouvelles problématiques, il est donc fondamental pour la sûreté aéroportuaire de s’adapter avec rigueur. Sécuriser le « côté ville » doit devenir une priorité.

* Le côté ville représente, dans un aéroport, tout ce qui se situe avant les portiques de sécurité, il s’oppose en cela au côté piste. 

Crédit photo : Phillip Capper sous licence CC BY-SA 2.0